De nombreuses personnes aident chaque jour un enfant ou un adulte en situation de handicap ou malade ou en perte d’autonomie. Cette personne est souvent un proche, un parent. Cette aide est puissante en énergie et en ressources. C’est pourquoi dans cet article nous allons vous parler des ressources indispensables pour les aidant(e)s familiaux. Nous allons aborder le rôle d’un(e) aidant(e), les aides financières et administratives, les ressources psychologiques et émotionnelles et les outils pratiques pour mieux accompagner les personnes malades.
1/ Comprendre le rôle des aidant(e)s
Un(e) aidant(e) est une personne qui est régulièrement en contact d’une personne handicapée, en perte d’autonomie ou atteinte d’une maladie grave. Cet(te) aidant(e) est présent(e) pour accomplir les actes de la vie quotidienne et/ou des activités de façon régulière. Ce qui est important de spécifier, c’est que cette aide est non professionnelle.
2/ Les aides financières et administratives
Lorsque l’on devient aidant d’une personne malade, en fonction de la gravité, il est nécessaire de diminuer voire arrêter son travail. À cela, s’ajoute les frais médicaux, les aménagements à réaliser au domicile… Tout ceci peut coûter très cher rapidement. Il existe des aides pour soulager ces dépenses :
a/ Les aides financières
- L’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) : cette aide permet aux aidants qui réduisent ou cessent temporairement leur activité professionnelle de percevoir une indemnisation journalière. Depuis le 1er janvier 2025, plusieurs modifications ont été apportées à l’AJPA :
- la revalorisation du montant : l’allocation est désormais fixée à 65.80 euros par jour et 32.90 euros par demi-journée.
- l’extension de la durée d’indemnisation : initialement limitée à 66 jours pour l’ensemble de la carrière professionnelle, l’AJPA peut désormais être perçue jusqu’à 264 jours, soit 66 jours par personne aidée, pour un maximum de quatre personnes différentes.
- L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : pour les personnes âgées atteintes de cancer, cette aide finance une partie des dépenses liées à la perte d’autonomie, comme l’intervention d’aides à domicile.
- L’Aide Sociale à l’Hébergement (ASH) : si la personne malade doit être placée en établissement, cette aide peut couvrir une partie des frais.
- Les aides des mutuelles et assurances : certaines complémentaires santé proposent des prises en charge spécifiques pour les aidants.
- La Ligue contre le Cancer soutient chaque année des milliers de familles et leur alloue des aides financières. Ces aides financières accordées par la Ligue contre le Cancer ont un caractère ponctuel et sont généralement complémentaires de dispositifs d’aides sociales. Pour votre demande d’aide, vous devrez contacter le comité départemental de la ligue de votre lieu de résidence. Ces aides peuvent vous être accordées si :
- l’absence de ressources menace votre vie quotidienne ;
- la maladie entraîne des frais supplémentaires ;
- vos projets de vie doivent être soutenus dans un objectif de reconstruction. Par exemple, si vous avez besoin d’une aide-ménagère ou que vos frais médicaux ne sont pas pris en charge, vous pouvez demander une aide financière.
b/ Les aides administratives
- La reconnaissance du statut d’aidant : ce statut permet d’accéder à certains dispositifs comme le congé proche aidant.
- Les aides fiscales : des crédits d’impôt peuvent être accordés pour les dépenses engagées dans l’aide à domicile ou l’adaptation du logement.
- Les dispositifs d’accompagnement professionnel : il est possible de bénéficier d’aménagements de temps de travail ou d’un congé pour accompagner la personne malade.
c/ Autres
Connaissez-vous le congé de solidarité familiale ? Le congé de solidarité familiale vous permet d’assister un proche dont la pathologie met en danger son pronostic vital. D’une durée de trois mois maximum, il est renouvelable une fois et peut être pris en continu ou fractionné par période de sept jours au minimum. En cas de décès du malade au cours du congé, vos droits expirent automatiquement trois jours après le décès. Durant votre congé, vous toucherez alors l’allocation de présence parentale versée par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF). Comme le montant de cette allocation dépend de votre situation, utilisez notre simulateur pour estimer rapidement vos droits.
3/ Les ressources psychologiques et émotionnelles
Afin d’aider au mieux un proche malade, il est nécessaire d’être en forme physique et psychologique. Pourtant lorsque l’on devient aidant(e) on se place dans la majorité du temps en second plan. Hors c’est une erreur, humaine certes, mais qui peut vous jouer des tours. Afin d’éviter cela, il est nécessaire de prendre soin de soi pour prendre soin de l’autre.
Pour cela, il existe plusieurs possibilités :
a/ Les consultations avec un(e) psychologue
De nombreux organismes proposent un accompagnement psychologique aux aidants, notamment :
- les plateformes d’accompagnement et de répit : elles offrent des séances avec des psychologues spécialisés dans l’accompagnement des aidants.
- les consultations en ligne ou en présentiel : certaines mutuelles et associations proposent des consultations gratuites ou à tarif réduit pour aider les proches aidants à verbaliser leurs émotions et à mieux gérer leur stress.
- les soins de support en oncologie : présents dans les centres anti-cancer et les hôpitaux, ces services incluent souvent un accompagnement psychologique pour les familles.
b/ Les groupes de parole et forums de discussion
Échanger avec d’autres aidants peut être une véritable bouffée d’oxygène. Plusieurs associations et structures proposent des groupes de parole où les aidants peuvent partager leurs expériences, leurs doutes et leurs conseils :
- la Ligue contre le Cancer organise régulièrement des rencontres entre aidants et professionnels de santé.
- les forums et groupes Facebook dédiés aux aidants permettent d’échanger librement, même à distance.
- les associations locales et structures de soins palliatifs offrent aussi des espaces de parole et de soutien.
c/ Les activités de bien-être et de relaxation
Prendre soin de soi est primordial pour pouvoir continuer à accompagner son proche malade. De nombreuses structures proposent des activités de bien-être spécialement adaptées aux aidants, telles que :
- la sophrologie et la méditation, pour gérer le stress et les émotions.
- les ateliers de yoga ou de relaxation, souvent proposés par des associations de soutien aux aidants.
- l’art-thérapie et la musicothérapie, qui peuvent être des moyens d’expression et d’apaisement.
Savoir demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais une nécessité pour préserver son équilibre mental.
4/ Les guides et ressources documentaires
De nombreux guides pratiques sont mis à disposition des aidant(e)s pour les aider à mieux comprendre la maladie et à savoir comment accompagner leur proche :
- Les guides de la Ligue contre le cancer : des documents gratuits sur les droits des aidants, l’organisation des soins et la gestion du quotidien.
- Les fiches pratiques de l’assurance maladie : elles détaillent les aides et services accessibles aux aidants.
- Les livres et témoignages d’anciens aidants : ils permettent de mieux anticiper les difficultés et de trouver des solutions adaptées.
Accompagner sans s’épuiser
Être aidant familial auprès d’un proche atteint de cancer est une mission éprouvante, qui demande du temps, de l’énergie et une organisation rigoureuse. Heureusement, de nombreuses ressources existent pour soulager cette charge : aides financières et administratives, soutien psychologique et outils pratiques.
L’une des clés pour accompagner au mieux son proche malade est de ne pas s’oublier. Se préserver, accepter de demander de l’aide et utiliser les dispositifs disponibles permettent d’éviter l’épuisement et d’assurer une présence bienveillante et efficace sur le long terme. Que vous soyez aidant depuis longtemps ou que vous découvriez ce rôle, sachez que vous n’êtes pas seul(e). De nombreuses associations et professionnel(le)s sont là pour vous accompagner dans cette épreuve.
Prenez soin de vous !